Lettre 856
Année 388 Cette lettre est apportée au préfet de la Ville par le même Hésychios recommandé dans les deux lettres précédentes. Elle loue Proclos pour son action en tant que préfet urbain. |
Πρόκλῳ
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à Proclos 1. Le bruit de ce que tu as réalisé là-bas1 est parvenu jusqu’à nous et on dit que tu as débarrassé l’agora2 de toute malhonnêteté, contraignant à être honnêtes ceux qui s’enrichissaient de manière indue3. 2. Cela n’a pas encore été relaté par ceux qui composent des discours, mais tes actions passées ont été célébrées et celles-ci obtiendront les mêmes éloges sans délai. De fait, même si se trouvent pour toi de plus belles voix, de plus beaux langages et une plus grande puissance oratoire, il serait bien au moins, pour ceux qui sont avec nous, d’échapper à l’accusation de paresse4 ! |
1. À Constantinople. 2. L'agora ne désigne pas ici un espace précis, mais un lieu d'approvisionnement en général et, par métonymie, le commerce. 3. Il s’agit d’une politique de contrôle du marché et de surveillance des prix pour lutter contre les abus des marchands ; on sait que l’État intervenait régulièrement, mais surtout dans les contextes de crise : cf. Carrié, Rousselle 1999 et Petit 1955. On songe aussi au fameux document dit Édit de Dioclétien qui fixe des prix plafonds : voir M. Giacchero (éd.), Edictum Diocletiani et Collegarum de pretiis rerum venalium, I. Edictum, II. Imagines, Gênes, 1974. Les allusions à tout ce qui relève des mécanismes et mesures économiques sont particulièrement difficiles à interpréter à partir du vocabulaire volontairement général du rhéteur. 4. Libanios annonce ici, en suggérant une concurrence avec d'autres rhéteurs de l'Empire, que les Antiochéens vont composer des discours célébrant les dernières actions de Proclos. |