Lettre 854
Année 388 Lettre de recommandation pour Hésychios qui a été avocat dans les tribunaux d’Antioche, puis assesseur et sans doute gouverneur ; il doit partir à Constantinople pour poursuivre sa carrière administrative. Ses fils sont élèves de Libanios. |
Εὐσεβίῳ
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à Eusébios 1. Hésychios qui a élevé de nombreux trophées1 dans les tribunaux en secourant le droit – il a secouru le droit et comme gouverneur et comme assistant auprès du gouverneur2 – eh bien cet homme-là serait d'humeur à rester très volontiers avec nous, parce qu'il pense qu'être avec nous lui suffit3, mais, conduit chez vous4 par la nécessité, il dit qu’il nous reviendra très vite et qu’il reprendra ses activités. Je serais pourtant étonné – et je le lui ai dit – s’il échappait5 à la passion qu’inspire cette cité6, qui lui a fait retenir et posséder beaucoup d’hommes de bien en leur donnant gloire, richesse et toute autre forme de puissance. 2. Si cela se produit, nous serons saisis à la fois par la joie et par l’abattement, d’un côté parce qu’un ami a réussi, de l’autre parce cet ami nous ne le voyons pas. |
1. Image militaire pour dire qu'il a remporté des succès dans les procès. 2. C'est-à-dire comme assesseur. 3. Le sens le plus courant du verbe ἀρκεῖν est « suffire », mais le sens premier, « apporter un secours, protéger, assister » pourrait être également pertinent ici : rester à Antioche (« avec nous ») serait un moyen d'éviter les dangers et les pièges de Constantinople, comme le suggère la suite de la lettre. 5. διαφεύγω signifie « échapper à un mal »… Peut-on y lire une pointe contre Constantinople ? 6. Constantinople qui attire bien des hommes de talent et des ambitieux en leur faisant espérer la réussite (cf. en ep. 1051, 9 : « devenir la chose », voir note 15). |